En 1930, le nécessaire pile ou face
Dès la première Coupe du monde de l'histoire, le choix du ballon fait polémique. Adversaires en finale, l'Uruguay, pays organisateur, et l'Argentine exigent d'utiliser leur propre balle. L'arbitre belge John Langenus entre donc sur la pelouse avec un ballon sous chaque bras et décide de s'en remettre au pile ou face : la première mi-temps se jouera avec le ballon argentin, la seconde avec l'uruguayen. L'Uruguay remporte le Mondial en s'imposant 4-2, après avoir marqué trois buts en deuxième période. Avec son ballon.
En 1962, le flop du ballon local
Heureux d'avoir conservé l'organisation du Mondial malgré les séismes qui ont frappé le pays en 1960, le Chili conçoit un beau ballon orange à faces hexagonales baptisé «Crack». Dès le match d'ouverture, l'arbitre anglais Ken Aston estime qu'il ne convient pas : la balle absorberait l'eau sous la pluie et se décolorerait sous l'effet du soleil. Aston fait alors venir un ballon européen, du modèle utilisé lors de la Coupe du monde précédente en Suède, qui finit par remplacer la balle locale lors de la majorité des matches de la compétition
En 2002, la diatribe de Buffon
«Un vulgaire ballon pour enfants.» Comme d'autres gardiens de but, qui le jugent trop flottant, Gianluigi Buffon a détesté le Fevernova utilisé lors de la Coupe du monde 2002. Conçue par Adidas, fournisseur des sphères du Mondial depuis 1970, la balle est dotée d'une fine couche de mousse synthétique, facilitant la puissance et la précision des frappes. La finale, remportée 2-0 par le Brésil contre l'Allemagne, basculera sur un but de Ronaldo consécutif à un tir mal négocié par Oliver Kahn, pourtant excellent pendant toute la compétition.
En 2010, Jabulani le haï
Le champion de la polémique ? Le Jabulani du Mondial sud-africain, critiqué, comme toujours, par les gardiens mais aussi par certains joueurs de champ. Comme Iniesta : «Il manque de chair et vole comme un ballon de plage.» Les joueurs n'y ont collectivement pas trouvé leur compte : cette Coupe du monde restera comme l'une des moins prolifiques de l'histoire avec une moyenne de 2,27 buts par match. Il était pourtant joli, ce Jabulani, avec ses onze couleurs rendant hommage aux onze langues parlées en Afrique du Sud.
En 2018, même rengaine
Et c'est reparti avec la complainte des gardiens ! L'Espagnol De Gea juge «vraiment étrange» le Telstar 18 du Mondial russe, qu'Adidas a conçu comme une référence à son premier modèle de 1970, noir et blanc pour être visible sur les téléviseurs. «Il bouge beaucoup, il est difficile à bloquer», estime l'Allemand Ter Stegen. Rassurons-les : sur les vingt dernières années, le Mondial où les gardiens ont encaissé le plus de buts (2,7 en moyenne) est celui d'il y a quatre ans, où, pourtant, pour une fois, le ballon avait été épargné par les critiques...
Commentaires